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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

DRSP - Maladie de Lyme

Information générale

La maladie de Lyme est à déclaration obligatoire (MADO) au Québec depuis novembre 2003. Cette maladie constitue un problème émgergent depuis le début des années 2000 et en nette progession au Québec depuis 2011. 

En 2019, à Montréal, il y a eu 84 cas humains de maladie de Lyme dont 55 (65%) avaient une histoire d’exposition à l’extérieur du Québec (surtout aux États-Unis) et 46 cas (55%), dans une autre région du Québec (Montérégie, Estrie et Outaouais). Treize (13) cas n’avaient pas d’histoire d’exposition à l’extérieur de l’Île de Montréal.  

Au Québec, une augmentation du nombre de cas a été observée en 2019 (461 cas) par rapport à 2018 (304 cas). La plupart des cas ont contracté l’infection au Québec, surtout en Estrie et en Montérégie. 

La région de Montréal n'est pas considérée comme une région endémique mais le risque est présent.

Transmission

La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi qui se transmet par la piqûre d'une tique infectée. Dans l'est du Canada et des États-Unis, plusieurs espèces de tiques existent. Toutefois, la seuile espèce pouvant transmettre la maladie de Lyme est la tique Ixodes scapularis, aussi appelée "tique à pattes noires" ou "tique du chevreuil". La tique se trouve dans les forêts, les boisés et les herbes hautes.

Trois stades cliniques plus ou moins juxtaposés ou entrecoupés de périodes de latence font généralement partie de l'histoire naturelle de la maladie de Lyme. L'évolution clinique est variable d'un individu à l'autre. Les manifestations cliniques peuvent être cutanées, musculo-squlettiques, neurologiques ou cardiaques.

Un temps de contact prolongé (24 heures ou plus) de la tique avec la peau est nécessaire à la transmission. Par conséquent, si on retire la tique moins de 24 heures (tique trouvée plate/non engorgée) suivant le moment où elle s'attache, le risque de la maladie de Lyme est extrêmement faible. Par contre, la personne doit être informée de surveiller l'apparition de symptômes et de consulter son médecin le cas échéant.

Traitement et prophylaxie post-exposition

  • La maladie de Lyme est traitée à l’aide d’antibiotiques. Le traitement est indiqué dès que la personne exposée à une piqûre de tique infectée présente des symptômes. La nature et la durée du traitement dépendent du stade de l’infection et des atteintes cliniques. 

    La prophylaxie antibiotique post-exposition (PPE) peut, dans certaines conditions, être envisagée après une piqûre de tique survenue dans certains secteurs du sud du Québec (Montérégie, Estrie, Outaouais, Mauricie-et-Centre du Québec). L'INESSS a produit des outils pour soutenir le travail des cliniciens (outils d'aide à la décision pour la PPE, outil clinique - dialogue avec votre patient sur la PPE, feuille de suivi pour le patient). L'identification de la tique et la recherche de Borrelia burgdorferi sont utiles seulement à des fins de surveillance épidémiologique lorsque la tique provient d'une municipalité non endémique. Remplir le formulaire d'analyse du LSPQ et acheminer le spécimen vers le laboratoire de votre établissement.

  • La PPE offerte par les pharmaciens montréalais

    Une ordonnance collective émise par la directrice régionale de santé publique de Montréal le 27 juillet 2020 permet aux pharmaciens communautaires d’offrir à la population la PPE lorsque l’historique d’exposition est dans un secteur géographique où celle-ci est recommandée. Bien que les secteurs visés soient présentement tous à l’extérieur de Montréal, les Montréalais peuvent y séjourner et être exposés à une piqûre de tique.

    L’ordonnance Initiation de la doxycycline en dose unique chez une personne asymptomatique à la suite d’une piqûre de tique survenue dans un secteur géographique visé par la prophylaxie post-exposition (PPE), élaborée en collaboration avec le Comité régional sur les services pharmaceutiques de Montréal du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, est basée sur le Protocole médical national de l’INESSS.

Mesures de protection personnelle

  • Marcher de préférence au milieu des sentiers pour éviter les hautes herbes susceptibles d’héberger des tiques; 
  • Utiliser un répulsif efficace contre les tiques à base de DEET ou d'icaridine et suivre les instructions du fabricant; 
  • Porter un chapeau, des souliers fermés et des vêtements longs aux couleurs pâles permettant de repérer plus facilement les tiques; 
  • Après une activité en forêt ou dans les hautes herbes, prendre une douche ou un bain et examiner minutieusement tout son corps, celui des enfants et celui des animaux domestiques; extraire rapidement (idéalement, en moins de 24 heures) et de façon appropriée, les tiques accrochées à la peau (voir le Feuillet d’information sur la maladie de Lyme pour connaître la méthode recommandée pour l’extraction de la tique); 
  • En cas de piqûre par une tique, appeler Info-Santé 811 ou consulter un médecin;
  • En cas de symptômes compatibles, consulter un médecin

Surveillance

La présence de populations de tiques Ixodes scapularis établies et infectées par B. burgorferi a été confirmée par la surveillance active (recherche active de tiques dans certains environnements) dans une grande partie de la Montérégie, le nord et l'ouest de l'Estrie et le sud-ouest de la région de la Mauricie-et-Centre-du-Québec. Par ailleurs, les données de surveillance passive (analyse des tiques prélevées sur des humains et des animaux) laissent croire que les tiques sont présentes dans plusieurs autres régions au Québec. Les tiques adventices, c’est à dire celles transportées par les oiseaux, peuvent se retrouver dans n’importe quelle région.

L’analyse de la tique sert à des fins de surveillance uniquement et non à des fins de diagnostic et de traitement.

États-Unis

Aux États-Unis, la maladie de Lyme est à déclaration obligatoire depuis 1990. L’incidence rapportée est en augmentation depuis son émergence à la fin des années 1970, de 10 000 cas en 1992 à plus de 30 000 cas déclarés en 2019. Quatorze états du nord-est et du centre-nord des États-Unis comptent près de 95 % de tous les cas rapportés.

Programmes et interventions

  • Enquête auprès des cas afin de suivre l’évolution de cette maladie émergente ainsi que les facteurs de risque.
  • Diffusion de l’information sur les mesures de protection personnelle sur notre site Web. 

Liens utiles

Ministère de la Santé et des Services sociaux

Agence de la santé publique du Canada

Institut national de santé publique du Québec

Dernière mise à jour: 2024-03-20