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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

DRSP - Virus de l'immunodéficience humaine (VIH)

Information générale

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se transmet principalement par le sang et par voie sexuelle. Cette infection est souvent asymptomatique et persiste toute la vie. Les différentes options thérapeutiques antirétrovirales disponibles actuellement permettent d’améliorer nettement l’état de santé des personnes et, lorsque les médicaments sont pris tels que prescrits, ils peuvent mener à une diminution de la charge virale en-deçà du seuil de transmissibilité par voie sexuelle. Cette suppression de la charge virale a donc à la fois un effet positif pour la santé de la personne et pour celle de ses partenaires sexuels, puisque le risque de transmettre le virus devient négligeable. Un traitement doit être pris pour la vie et peut s’accompagner d’effets indésirables pour le patient.

Seulement cinq liquides corporels peuvent contenir assez de virus pour infecter une personne séronégative (sang, le sperme, liquide rectal, sécrétions vaginales et lait maternel). Les modes de transmission sont :

  • transmission sexuelle : relations anales ou vaginales ;
  • transmission sanguine;
  • transmission materno-fœtale, durant la grossesse, lors de l’accouchement ou de l’allaitement.

Lors de relations sexuelles, la présence d’autres ITSS chez l’un ou l’autre des partenaires peut augmenter le risque de transmission, alors que la charge virale supprimée réduit le risque de transmission pour le rendre négligeable.

On dispose actuellement de moyens très efficaces pour prévenir la transmission du VIH, dont les plus efficaces sont :

Les traitements antirétroviraux

  • Pour les personnes vivant avec le VIH, en l’absence d’autres ITSS et avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, le risque de transmission par voie sexuelle est négligeable.
  • Pour les femmes enceintes, le traitement est très efficace pour empêcher la transmission à l’enfant.
  • Pour les personnes séronégatives à haut risque, les prophylaxies pré-exposition et post-exposition au VIH réduisent très fortement le risque d’acquisition.

Les stratégies comportementales

  • Le port systématique du préservatif, masculin ou féminin;
  • Le recours à du matériel d’injection stérile à usage unique;
  • Le dépistage régulier pour connaître son statut sérologique.

Autre stratégie

  • La circoncision, qui réduit le risque d’acquisition du virus pour les hommes lors de relations sexuelles vaginales.

Le VIH et la loi

Actuellement au Canada, les personnes vivant le VIH ont l’obligation légale de le dévoiler à leurs partenaires sexuels avant d’avoir n’importe quelle relation sexuelle comportant une « possibilité réaliste de transmettre le VIH ». Des personnes vivant avec le VIH ont été reconnues coupables de crimes graves pour ne pas avoir dit à leurs partenaires sexuels qu’elles avaient le VIH.

L’obligation légale de dévoiler le statut VIH avant une relation sexuelle touche :

  • une relation sexuelle vaginale ou anale sans condom (peu importe la charge virale); ou
  • une relation sexuelle vaginale ou anale lorsque la charge virale n’est pas faible ou indétectable, même si le condom est utilisé.

Il n’y a pas d’obligation légale de dévoiler le statut VIH avant d’avoir :

  • une relation vaginale si la charge virale est faible ou indétectable et que le condom est utilisé. Il n’est pas clair si cette règle s’applique aussi aux relations anales ni si elle s’applique aux relations sexuelles orales (avec ou sans condom).

Le Réseau juridique canadien VIH/sida et la COCQ-sida peuvent fournir davantage d’informations concernant le VIH et la loi. 

Statistiques

Au Canada, on estime que 63 110 personnes vivent avec le VIH (données 2016) ; 14% d’entre elles ne connaitraient pas leur statut sérologique. En 2016, 2328 personnes ont été diagnostiquées pour le VIH.

Au Québec, 294 personnes ont été diagnostiquées en 2016. La région de Montréal concentre 175 nouveaux diagnostics en 2016, soit plus de la moitié (59,5%) des nouveaux diagnostics au Québec. Parmi eux, la grande majorité se regroupe au sein de deux populations clés :

  • 70% sont des HARSAH;
  • 21,7% sont originaires de pays où le VIH est endémique.

À Montréal, de 2002 à 2016, 3274 personnes ont été diagnostiquées pour le VIH. Les hommes représentent 83,3% de l’ensemble des diagnostics.

Principales communautés touchées parmi les personnes nouvellement diagnostiquées

Chez les hommes :

  • les HARSAH représentent la grande majorité des cas : 75,2%, auxquels s’ajoutent 2,6% de personnes qui sont à la fois HARSAH et UDI;
  • les personnes originaires de pays où le VIH est endémique représentent 9,5% des cas;
  • les personnes UDI représentent 4,5% des cas.

Chez les femmes :

  • les personnes originaires de pays où le VIH est endémique représentent 60,6% des cas féminins;
  • 14,5% rapportaient comme facteur de risque le fait d’avoir eu des relations sexuelles avec un partenaire masculin à risque élevé ; 
  • L’utilisation de drogues par injection représente le facteur de risque identifié chez 10,1% des cas chez des femmes.

La transmission materno-fœtale est marginale : elle représente 0,7% des nouveaux diagnostics de 2002 à 2016.

Parmi les personnes diagnostiquées pendant la période 2002-2016, un nombre important rapportaient n’avoir jamais été dépistées auparavant :

  • 35,2% chez les HARSAH;
  • 67% chez les personnes UDI;
  • 84,2% chez les personnes originaires de pays où le VIH est endémique.

Ces données confortent l’importance de l’accès régulier au dépistage pour les communautés les plus exposées.

Programmes et interventions

Offrir des formations portant sur le VIH, les autres ITSS et la réduction des méfaits liés aux drogues aux professionnels du réseau et aux intervenants communautaires (voir le calendrier de formation pour l’offre en cours)

Assurer la gestion régionale de l’approvisionnement en matériel de protection (matériel stérile d’injection, matériel d’inhalation, condoms et lubrifiants sexuels) visant les populations vulnérables (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, personnes impliquées dans le travail du sexe, personnes utilisant des drogues par injection ou inhalation, personnes originaires de pays où le VIH est endémique, personnes trans).

  • Pour les points de service déjà inscrits au programme régional, le matériel peut être commandé en ligne sur le site du fournisseur.
  • Pour faire une demande d’analyse de dossier afin de participer au programme de distribution, remplir le formulaire d’inscription et l’acheminer à madame Sylvie Morand à la Direction régionale de santé publique (sylvie.morand.ccsmtl@ssss.gouv.qc.ca). 

Soutenir l’intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une ITSS et de leurs partenaires :

  • Pour les professionnels de la santé, l’équipe régionale offre du soutien dans les cas complexes ou pour les personnes difficiles à joindre : 514 528-2400 poste 3840
  • Pour les personnes atteintes, l’équipe infirmière de la Direction de santé publique offre un service de notification anonyme au partenaire : 514 528-2464 (laissez vos coordonnées sur la boite vocale)

Soutenir des organismes communautaires offrant des services de prévention des ITSS et de réduction des méfaits liés aux drogues auprès des populations vulnérables de la région de Montréal

Effectuer les enquêtes et interventions de santé publique prioritaires suite à une un signalement concernant le VIH

Informer la population sur les pratiques à risque réduit, en intensifiant les messages spécifiques auprès des communautés les plus touchées

Offrir des services d’injection supervisée

Soutenir l’offre de dépistage des ITSS, incluant le dépistage anonyme du VIH, le dépistage à l’aide de trousse de détection rapide et le dépistage gratuit

Coordonner la concertation des acteurs de terrains dans le cadre de l’initiative Montréal sans sida (Ville de Montréal, réseau de la santé, organismes communautaires, cliniques, population partenaire)

Réaliser des activités de surveillance et de recherche auprès des populations les plus touchées (Étude ENGAGERéseau SurvUDI)

Documentation

Le réseau SurvUDI est un réseau de surveillance épidémiologique du VIH et du virus de l'hépatite C (VHC) et des comportements associés chez les personnes qui utilisent des drogues par injection. Le réseau, implanté en 1995, couvre plusieurs régions du Québec et la ville d'Ottawa. Chaque participant complète un questionnaire (administré par un intervieweur) et fournit un échantillon d'exsudat gingival (salive) qui permet la détection des anticorps contre le VIH le VHC. 

L'affiche « Le volet montréalais du réseau SurvUDI » présente les données pour les participants recrutés à Montréal entre le 1er avril 2011 et le 31 décembre 2017. Les rapports pour l'ensemble du réseau sont disponibles sur le site de l'Institut national de santé publique du Québec.

Dernière mise à jour: 2024-03-20